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Cameroun : le gouvernement tente d’endiguer la pénurie des manuels scolaires
Le ministre camerounais en charge des Finances (MINFI), Louis Paul Motaze a informé, par voie de communiqué, les opérateurs du secteur que les bureaux seraient «exceptionnellement ouverts le samedi 18 août», jour férié et chômé sur toute l’étendue du territoire, dans les principaux secteurs de la douane du pays, en vue de permettre aux importateurs de manuels scolaires de procéder aux opérations de dédouanement de ces ouvrages.
Par Rédaction: le 19/08/2018
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Une pénurie de manuels scolaires se fait ressentir sur le marché à la veille de la rentrée scolaire fixée au 3 septembre prochain et la mesure prise par les autorités est destinée à «assurer la disponibilité sur le marché national des différents manuels scolaires», explique le communiqué, ajoutant qu’elle «sera étendue sur tous les jours éventuellement déclarés fériés du mois d’août courant».

Le communiqué du MINFI intervient au moment où la pénurie de manuels scolaires est avérée dans les librairies, entraînant un vent de panique des opérateurs et parents d’élèves.

Il y a quelques semaines, le Conseil national d’agrément des manuels scolaires et des matériels didactiques (Cnamsmd) avait annoncé que les 1428 ouvrages proposés par 103 éditeurs, dans les deux sous-systèmes éducatifs anglophone et francophone, de la maternelle au secondaire, seraient disponibles dans les délais.

Président national du Syndicat des libraires et papetiers du Cameroun (Synalipac), Apollinaire Ngassa explique l’indisponibilité du livre par le retard pris pour l’homologation des ouvrages au programme, qui selon la règlementation doit intervenir «au plus tard cinq mois avant la rentrée scolaire».

Or, pour cette année, regrette-t-il, ce n’est que le 13 juin que la liste des manuels pour l’année à venir a été homologuée, un délai jugé court pour permettre aux éditeurs, dont beaucoup sont à l’étranger, de confectionner les ouvrages homologués, de les faire embraquer, de les dédouaner, de les décharger avant leur mise sur le marché.

Ministre au «Shadow Cabinet» en charge de l'éducation et de la formation au sein du Front social démocratique (SDF), Jean Takougang, s’étonne à la lecture du communiqué de Louis Paul Motaze : «Pourquoi doit-on dédouaner le manuel scolaire ? Il devrait même être subventionné pour être accessible à tous.»

La rentrée 2018-2019 consacrera la réforme du secteur du manuel scolaire au Cameroun, prescrite par la Banque mondiale et qui verra la réintroduction du livre unique dans les programmes en lieu et place d’une pléthore d’ouvrages, souvent pour une même discipline et à des coûts inabordables pour les couches défavorisées de la population.


FCEB/cat/APA
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